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La traduction audiovisuelle, art ou science ?

By 8 juin 2020juillet 8th, 2022No Comments

Nous avons déjà publié de nombreux articles sur la traduction et les traducteurs, mais nous n’étions pas allés dans le détail de la discipline de la traduction audiovisuelle, qui est aussi ancienne que l’arrivée de la radio, du cinéma et de la télévision et qui, aujourd’hui, grâce à Internet, a multiplié ses spécialités et augmenté ses possibilités d’emploi.

La traduction audiovisuelle, art ou science ?

Qu’est-ce que la traduction audiovisuelle ?

La traduction audiovisuelle implique une traduction intersémiotique, c’est-à-dire la transformation de ce qui est perçu par l’œil et l’oreille en une langue cible, ce qui implique une interaction des systèmes linguistiques et non linguistiques.
Pour le traducteur audiovisuel, il ne s’agit pas seulement d’une traduction, mais aussi d’une « adaptation au public cible » qui, dans la plupart des cas, est d’un contexte culturel différent. L’énorme complexité de ce travail est encore exacerbée par les limites d’un format compliqué au niveau structurel, dans lequel le message doit être adapté de manière fiable aux locuteurs de l’autre langue.
Il est donc important de pouvoir traduire des émotions, plutôt que des mots, sans perdre des informations, des mots ou des références.

Ce qui distingue la traduction audiovisuelle des autres types de traduction

Comme caractéristique principale, et ce qui la différencie des autres types de traductions, les textes et les audios dans ce secteur prennent en compte les traits culturels et de personnalité des sources lorsqu’ils sont traduits, puisqu’ils sont traduits précisément pour être interprétés et pour maintenir le ton de l’original.
Cela implique que le traducteur audiovisuel, en plus d’avoir une connaissance de la grammaire et du vocabulaire, doit également avoir une compréhension approfondie de la langue familière et du jargon d’une langue donnée. Un cas paradigmatique est la traduction audiovisuelle de films, de séries télévisées ou de tout autre produit de fiction où les traducteurs, par exemple, doivent savoir traduire avec précision l’humour, les jurons ou les insultes.

Quelles sont ses particularités de la traduction audiovisuelle ?

Contrairement à d’autres types de traduction, comme la traduction littéraire par exemple, la traduction audiovisuelle doit coexister avec des images. D’une part, le fait qu’il soit conditionné aux images à l’écran rend la traduction limitée par ces images, par les dialogues et les gestes des acteurs.
La traduction audiovisuelle doit « coller » à l’interprétation des acteurs et se synchroniser avec les dialogues. Ainsi, lorsque dans la version originale une blague est racontée et que tout le monde rit, la version doublée doit adapter le dialogue et placer une blague exactement au même endroit pour correspondre à l’attitude des acteurs.

Types de traduction audiovisuelle

  • À la radio

Il a été le premier outil de communication de masse avec l’audio (le cinéma sonore n’est arrivé qu’en 1929) et a permis aux traducteurs de créer des textes traduits pour des programmes d’information et de divertissement par des professionnels de la voix off ou de la communication à la voix charismatique.
Aujourd’hui encore, les traducteurs de voix et de texte sont indispensables à la radio
  • Au cinéma et à la télévision

  • Le doublage
Si l’on parle de traduction pour le doublage, un autre élément très important à prendre en compte est que la traduction sera interprétée par les acteurs du doublage. Le traducteur doit toujours garder ce fait fondamental à l’esprit et créer une traduction avec des dialogues naturels et fluides qui respectent l’œuvre originale et peuvent être interprétés. Nous chercherons toujours le langage le plus naturel pour nos personnages, qu’ils soient avocats ou lycéens.
  • Le sous-titrage
Le sous-titrage, d’autre part, est une traduction faite pour être lue, mais il pose aussi ses propres défis. Tout d’abord, et c’est le plus évident, la vitesse de lecture du spectateur. On estime que nous pouvons lire environ 35 caractères par seconde et que le temps maximum pendant lequel un sous-titre peut rester à l’écran est de deux secondes.
Le traducteur de sous-titres doit toujours tenir compte de cette limitation de 35 caractères par seconde afin que le spectateur puisse suivre l’intrigue du film. Par conséquent, au cas où le dialogue serait très long, il devra décider de ce qu’il est essentiel de saisir dans le sous-titre et de ce qu’il est superflu d’omettre.
Un autre défi posé par la traduction des sous-titres est que nous regardons toujours la version originale. Cela nous oblige à être un peu plus fidèles à l’original car il y aura toujours quelqu’un qui maîtrise les deux langues et qui pourra détecter les traductions les plus libres.
  • L’audiodescription
L’audiodescription est une autre forme de traduction audiovisuelle et consiste en une piste audio supplémentaire décrivant ce qui se passe à l’écran afin que les personnes aveugles ou malvoyantes puissent suivre le contenu.
Une autre forme de traduction audiovisuelle est la localisation de jeux vidéo, qui consiste à adapter les jeux vidéo aux caractéristiques et aux coutumes d’autres pays. Cette adaptation va au-delà du langage et se concentre également sur les aspects culturels et l’interface de jeu elle-même.
On pourrait dire que la localisation de jeux vidéo est un mélange de traduction de films, de localisation de logiciels et de test de logiciels.

Le contenu doit-il être doublé ou sous-titré ?

Alfred Hitchcock disait que lorsque nous regardons un film sous-titré, nous ratons 80% de l’information audiovisuelle. C’est vrai qu’il est complexe de suivre l’action en devant continuellement baisser les yeux sur des lignes de texte dans lesquelles beaucoup d’informations doivent être comprimées dans un espace réduit limité par la vitesse et la capacité de lecture du spectateur.
D’autre part, selon la façon dont ces lignes sont écrites et leur emplacement, vous pouvez produire un effet contre-productif sur la conception de la photographie et l’éclairage du film, voire gêner le visionnage.
C’est pourquoi il est encore courant de consommer des productions doublées en français, car elles ne nécessitent pas d’effort supplémentaire pour suivre l’intrigue.
Cependant, cette tendance change rapidement avec l’amélioration du niveau de langue des nouvelles générations (n’oublions pas que la grande majorité de la production audiovisuelle en langue non française est principalement en anglais).
Avec l’arrivée des nouvelles plateformes audiovisuelles et les possibilités techniques qu’elles offrent, nous sommes de plus en plus habitués à entendre la voix originale des acteurs et actrices qui apparaissent à l’écran. En outre, le processus de sous-titrage est considérablement moins coûteux et plus rapide que le doublage.
De plus, si nous connaissons la langue, la visualisation du contenu original permet d’améliorer considérablement le vocabulaire et la grammaire.

La traduction audiovisuelle : une spécialité en pleine expansion

Dans un monde où nous consommons de plus en plus de produits audiovisuels, tant dans les réseaux sociaux comme Youtube ou Instagram, que dans les plateformes de contenu comme Netflix ou Amazon Prime, la traduction de ces contenus est essentielle si nous voulons qu’ils atteignent d’autres pays et cultures.
Comme on peut le voir, le choix est assez compliqué et relève davantage des goûts personnels et du niveau de la langue source, puisque les deux options ont leurs avantages et leurs inconvénients.
En tout cas, la vérité est que grâce à la consommation toujours croissante de produits audiovisuels (qu’il s’agisse de séries, de films, de jeux vidéo ou de documentaires) et à la croissance exponentielle de l’offre promue en grande partie par les plateformes en ligne, le secteur de la traduction en France vit un moment de douceur et s’est consolidé comme une option de travail à prendre en compte, même s’il est vrai que les accords de confidentialité à toute épreuve, l’apparition du « streaming » ou la diversification du travail font qu’il ne se développe pas aussi vite qu’il le devrait.
Et vous, vous préférez le doublage ou le sous-titrage ? Dites-le-nous dans les commentaires !

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